Cartes postales anciennes de Rennes

 

 

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Au début du 20ème siècle, la rue de Brest formait un quartier populeux tout en longueur qui donnait accès par l'ouest à la ville de Rennes. Cet ancien faubourg de la ville, connu jusqu'à la révolution sous le nom de Bourg-l'Evêque car domaine temporel des évêques de Rennes, conduisait à la cité médiévale par la place des Lices et les Portes Mordelaises. Cet accès à la ville fut délaissé en 1845, le tout nouvel axe du Mail lui étant privilégié dans le prolongement de la Route Nationale n°12.

La vieille rue de Brest a laissé son souvenir par les cartes postales de l'époque. Imaginons une rue tout en longueur bordée de constructions anciennes à deux étages ou trois étages, souvent insalubres, voire en ruines. Aux rez-de-chaussée, de petits commerces presque à toutes les portes : débits de boissons, hostelleries, épiceries, boulangeries, boucheries, merceries, tailleurs, blanchisseries, coiffeurs, cordonniers, sabotiers, chapelliers, artisanat, marchands de bois ou de charbon.

Les habitants sont des ouvriers de l'Arsenal ou de la Compagnie des Tramways Bretons (T.I.V.), des tanneurs, mégissiers, teinturiers, ouvriers du cuir, les femmes sont lingères, laveuses, repasseuses, couturières ou tailleuses. Rajoutons les tenanciers de bistrots, les petits commerçants, une ribambelle de marmots, plus souvent sur le trottoir qu'à l'école ou à la maison, et les nombreux clochards et chiffonniers du quartier qui, pour quelques piécettes revendent leur chargement à l'usine Véron, spécialisée dans le recyclage des peaux de lapin, du papier et des vieux chiffons, ou à la recyclerie d'huile Félix Herpé.

C'est pour dire, on compta dans le faubourg, au début du siècle, jusqu'à 32 épiceries-alimentation, 73 patentes de débits de boissons, 13 boulangeries, 11 boucheries ou charcuteries, 7 teintureries et pas moins de 41 ateliers de blanchisserie.

 

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venant du pont Bagoul, le début de la rue de Brest

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depuis le pont Bagoul, de l'autre côté le bas des Lices et l'église Saint Etienne

au dessus du canal d'Ille-et-Rance

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les enfants du quartier posent pour le photographe

au fond, l'église Saint-Etienne

le boulanger

une rue pavée, des constructions à trois étages

quartier de Bourg l'Evêque

un quartier populeux

une rue pleine de monde

les pavés

de vieilles maisons

le petit porteur d'eau, une charrette à bras, des femmes avec des paniers

des commerces à toutes les portes

 

nombreux débits de boissons

 

Le faubourg de Brest, ce n'est pas seulement cette longue rue pavée bordée de vieilles maisons. Ce sont aussi des arrière-cours donnant sur un bras de l'Ille parallèle au canal, des lavoirs au fond de petits jardins, des ateliers de tanneries, des séchoirs, des écuries, des hangars avec des charrettes, et plein de petites cabanes où logent de pauvres gens incapables d'accéder à un logement plus confortable.

 

laveuse au fond d'une cour au n°22

lavoirs individuels

le grand lavoir

les tanneries

les tanneries

tanneries et séchoirs

séchoirs, vieilles maisons, cabanes

nombreux lavoirs sur les bords de l'Ille

  en rouge, la rue de Brest et le pont Bagoul, vus du ciel

 

Une étude d'urbanisme fit établir en 1946 que la quasi totalité des constructions était insaluble. Une grande opération de rénovation fut alors menée par le maire en place, Henri Fréville. Après une démolition systématique du quartier, celui-ci confia à l'architecte Georges Maillols un projet audacieux : la construction de grands ensembles clairs et dégagés. C'est ainsi qu'à partir de 1960 sortirent de terre, avec un centre commercial et des parkings souterrains, les tours des Horizons, la Caravelle, l'Armor ou les Crystales. Le pari était réussi. Mais c'était une parcelle de la petite vie simple de nos grands-parents qui venait de disparaître.

 

années 1960, réaménagement du quartier

le début des grands travaux

  les grands ensembles de Bourg-l'Evesque

                                

                          Henri Fréville, maire de Rennes                                                  Georges Maillols, architecte

 

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Philippe Saint-Marc

passeur de mémoire

conservation du patrimoine rennais

 

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